Orion's Core
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Mes idées, mes divagations, mes lubies, mes rêveries... Et mes débordements.
 
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 ❖ Life is made of coincidences

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Llewella Scarmander

Llewella Scarmander


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MessageSujet: ❖ Life is made of coincidences   ❖ Life is made of coincidences Icon_minitimeSam 14 Jan - 18:03




Life is made of coincidences

...

  La nuit était tombée depuis quelques heures déjà. Le fond de l’air était glacial, et un silence lourd de sens pesait au dessus des rares personnes qui traînaient encore dehors à cette heure tardive. Perché sur la corniche d’un immeuble de Greenwich Village, une silhouette contemplait les allées et venues dans la rue en contre-bas. La légère bise qui soufflait depuis le nord agitait la cape qui se trouvait dans le dos de cet étrange individu. Que cherchait-il ? Lui-même ne le savait pas vraiment, en fait. Depuis quelques temps, il n’était plus certain de rien, d’ailleurs. Un sentiment d’incertitude général s’était emparé de lui. Comment, mais comment diable Stephen Strange pouvait-il être si perturbé ? Et sans en connaître la raison, qui plus est !
Dans la soirée, il avait prévu de sortir et commettre un méfait ou deux. Un petit vol dans un musée, peut-être. Ou bien aller faire un casse tout en velours dans une banque du coin ? Les options étaient pratiquement infinies, surtout considérant sa maîtrise des arts mystiques. Et pourtant… Cela faisait presque trois heures à présent qu’il était assis sur le bord de ce toit, à observer d’un œil distrait le ballet des gens qui s’activaient dans les rues. L’envie lui manquait pour faire quoi que ce soit. Le sorcier se sentait relativement vide.

Stephen laissa échapper un profond soupir, tout en passant une main dans ses cheveux. Quoi qu’il fasse, où qu’il aille, son esprit finissait toujours par dériver vers l’homme duquel il avait fait la connaissance, un ou deux mois auparavant. Tout à fait par hasard, du reste. C’était à une soirée de charité organisée par le maire de la ville, où tout les notables étaient venus se pavaner en toilettes et bijoux de luxe. Un terrain de chasse idéal pour un voleur de la trempe de Stephen. Avec une bonne dose de charme et quelques tours de passe passe bien huilés, il avait réussi à se remplir les poches en un rien de temps. Le secret résidait dans le fait qu’il ne fallait pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Voler une superbe parure d’or blanc et de diamant ? Non. Bien trop voyant. Un fin bracelet en argent avec des petits éclats d’émeraude ? Là oui. L’absence d’un tel bijou passerait inaperçue bien plus longtemps.
Et alors que le sorcier s’apprêtait à s’éclipser de la soirée pour rentrer à ses pénates, et recompter le butin amassé… Son regard accrocha le visage illuminé d’un superbe sourire d’un charmant gentleman, très affairé à discuter avec une demoiselle affublée d’un chignon… Particulier. Pour une fois, Stephen fit preuve d’impulsivité. Sans réfléchir un instant, il se glissa vers le tandem, saisit rapidement la discussion qui se déroulait là, et se permit d’y ajouter son grain de sel.

« Oh allons, je suis certain que les autorités dramatisent. La ville n’est pas si gangrénée que ça par la criminalité.
- Et vous êtes… ? » s’offusqua poliment la femme en lançant au sorcier un regard ostensiblement méprisant, ce qui eut l’air de gêner son compagnon. De son côté, Stephen l’ignorait tellement qu’il aurait mérité une médaille d’or dans le domaine. Toute son attention était accaparée par ce jeune homme à la moue légèrement ennuyée, qui devait l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser. Néanmoins, Stephen consentit à glisser son regard vers son interlocutrice, lui adressant un grand sourire hypocrite avant de reprendre la parole.

« Mais où ai-je donc la tête ? Je suis Stephen Strange. Le docteur, Stephen Strange. Enchanté de faire votre rencontre, mademoiselle… ?
- Anderson. Meredith. Alors, vous êtes médecin ? roucoula-t-elle en papillonnant des yeux, soudainement bien plus intéressée par le sorcier que par l’autre homme.
- Neurochirurgien, pour être exact. Je crois que cet homme vous fait signe, là-bas.
- Oh ! Excusez-moi. Mais ne vous éloignez pas trop, monsieur Strange. J’ai hâte de pouvoir discuter avec vous. »

Stephen leva les yeux au ciel tout en attrapant au vol deux flûtes de champagne sur le plateau d’un serveur qui passait non loin, et tendit la seconde au charmant homme qui se trouvait face à lui.

« Hum, merci…
- Et vous, comment vous appelez-vous ?
- Tommy Summerfield. J’ai peur de ne pas être aussi intéressant que vous, malheureusement. Ajouta-t-il avec un sourire.
- Je suis persuadé du contraire. Tiens, dans quoi travaillez-vous ?
- Je suis inspecteur de police à Manhattan. D’ailleurs, en ce moment je m’occupe des vols qui donnent des cheveux blancs à tout les conservateurs de musée de la ville.
- Voilà qui explique tout ! J’espère que vous attraperez le responsable de ces cambriolages, ça commence à traîner en longueur cette histoire.
- A qui le dites-vous… Mon enquête piétine, je crois que j’avancerais tout aussi vite si on me ligotait à une chaise.
- Je comprends votre frustration, croyez-le bien. J’adorerais pouvoir rester discuter avec vous toute la nuit durant, mais malheureusement je dois m’en aller. J’espère vous recroiser très bientôt, Tommy. Ce serait un réel plaisir. » Le sorcier avala son verre d’une seule traite, avant de rapidement déposer un baiser du bout des lèvres sur la joue de Tommy, pour finalement disparaître dans la foule.

Un léger sourire s’esquissa sur le visage de Stephen, en resongeant à ce moment. Par la suite, les deux hommes s’étaient effectivement croisés plusieurs fois, et pour être honnête avec lui-même… Il devait bien admettre qu’il avait provoqué ces rencontres. Bien que jusqu’à présent il avait pris ça pour des ragots de bonne femme, Stephen dut se rendre à l’évidence. Le coup de foudre existait, et il en était l’une des victimes. Impossible de se sortir Tommy dans la tête. Il croyait le voir partout, et avait l’impression d’entendre sa voix ou de sentir son odeur trop régulièrement pour que ce soit anodin.

« Bon, je ne vais pas végéter là toute la nuit non plus… » râla le sorcier en se levant, faisant craquer quelques articulations. C’est là qu’une idée le frappa de plein fouet. Et s’il ajoutait un peu de piment dans sa vie si morose, ces derniers temps ? Engager ce genre de petit jeu serait très amusant, et ça passerait le temps en plus de ça. Ce serait parfait.
Sans hésiter, Stephen s’élança vers sa prochaine destination. Le Metropolitan Museum. S’y introduire sans attirer l’attention des vigiles ni faire sonner la moindre alarme fut facile. Trop facile, comme toujours. Un peu comme on flânerait devant les vitrines d’une galerie marchande, il prit son temps, détaillant avec soin chaque antiquité. Voler, oui, mais ça ne voulait pas dire ne pas avoir une certaine exigence.
C’est en passant devant les antiquités de l’Egypte des Pharaons que le sorcier trouva enfin son bonheur. Une chevalière en or massif, incrustée de lapis lazuli et sculptée de minuscules hiéroglyphes. Une véritable œuvre d’art, ce serait parfait. D’un claquement de doigt, il téléporta le bijou directement dans sa main, puis s’esquiva ensuite lui-même hors des lieux. Mais, contrairement à ses habitudes, il n’était pas retourné dans son antre pour y ranger soigneusement sa prise du soir. Stephen se retrouva dans le bureau de Tommy, au poste de police. Malgré l’heure tardive, il s’y trouvait encore, assoupi sur ses dossiers. Un sourire tendre étira le coin des lèvres du sorcier. Discrètement, il attrapa un stylo, coucha quelques mots sur un morceau de papier pioché au hasard, et y déposa la chevalière. Ensuite, Stephen réveilla l’inspecteur, lui vola un baiser, et fila par la fenêtre, disparaissant sans laisser la moindre trace. Enfin, excepté le bijou et la note qui l’accompagnait.

« Attrapez-moi, si vous vous en sentez capable. Qui sait, peut-être me laisserais-je passer une laisse autour du cou… Si c’est vous qui vous trouvez à l’autre bout. »

Malgré le maelstrom compliqué de pensées et de sentiments aussi variés que confus qui embrouillaient son esprit à cet instant précis, Tommy se surprit à sourire. Après tout, il avait toujours adoré jouer au chat et à la souris.

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Llewella Scarmander

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MessageSujet: Re: ❖ Life is made of coincidences   ❖ Life is made of coincidences Icon_minitimeMar 17 Jan - 23:36




Life is made of coincidences

...

  La plupart du temps, Stephen ne faisait pas vraiment attention à ce qui se passait autour de lui. Certes, ses sens magiques étaient toujours attentifs à ce qui pouvait survenir, mais pour ce qui était des choses bassement matérielles… Eh bien disons qu’il ne leur accordait que peu d’importance. Il faut dire que ses préoccupations relevaient d’un autre niveau. Ce qui était dangereux pour le commun des mortels ne l’était pas pour lui. Et quoi de plus normal, quand on peut suspendre le temps d’un regard, ou bien forcer tout ce qui nous entoure à se figer brutalement d’un simple geste infime des doigts ? Ca redéfinit obligatoirement les priorités.

« Eh, tu t’excuses du con ? »

Lentement, le sorcier s’arracha à ses réflexions pour poser un regard neutre sur le type qui venait de lui vociférer dessus. Une armoire à glace typique, avec les cheveux coupés très courts, qui se définissait davantage par sa masse musculaire que par celle de son cerveau. Il avait même quelque chose de bovin, dans sa façon d’être, de se comporter. Bref, tout ce qui pouvait exaspérer Stephen. Celui-ci arqua légèrement un sourcil sans cesser de toiser son vis-à-vis. Certes, il n’avait pas fait attention à lui et lui était rentré dedans par mégarde, trop accaparé à ses rêveries sur un certain inspecteur de police, mais était-ce pour autant une raison de lui manquer de respect à ce point ? Certainement pas.
Sans crier gare, Stephen bougea soudainement avec la vivacité d’un chat, fauchant les jambes de l’homme d’un coup d’une des siennes, le projetant au sol sans la moindre difficulté. Puis il se pencha au dessus de lui, tout en lui adressant un léger sourire poli qui signifiait pourtant tout le contraire.

« Je me serais volontiers excusé, mais je n’ai pas pour habitude de présenter la moindre politesse à une personne qui m’insulte. Sur ce, bonne fin de journée. » Le sorcier commença à s’éloigner, plutôt remonté que contrarié par cet incident, quand il fut comme frappé d’une réalisation soudaine, se tournant à nouveau vers l’autre type, qui se relevait péniblement. « Oh, j’oubliais ! Si tu tiens à la vie, ne sors pas trop vite de ta rame de tramway, en rentrant chez toi. Ce n’est pas une menace, mais un simple conseil amical. »

Et après, on osait dire qu’il faisait mal son travail de Sorcier Suprême ! Alors là, il y avait foutage de gueule, sincèrement. D’accord, c’était un voleur professionnel. Et alors ? Il n’avait jamais fait aucune victime collatérale, et personne n’avait même jamais été mis en danger. Pas même les policiers qui lui couraient après. Surtout pas eux, à vrai dire. Bien que ça s’applique en priorité à l’un d’entre eux. Car la tête pensante en charge de l’enquête visant l’arrestation du grand cambrioleur de génie Stephen Strange n’était autre que Tommy Summerfield. Un inspecteur à la carrière impeccable, sorti major de sa promotion à l’académie de police, qui avait toujours réussi à boucler en un temps record toutes les affaires qu’on lui avait confiées.
Au fil des années, Stephen parvenait toujours à faire démissionner les hommes ou femmes qui se trouvaient chargés de son dossier. Il les avait à l’usure, majoritairement. Pour certains, il avait dû faire preuve d’un peu plus de finesse que pour d’autres, mais ça ne l’avait jamais empêché de s’en débarrasser. Mais Tommy… C’était différent. L’idée qu’il lui court après, même si c’était pour le jeter en prison, avait quelque chose d’indéniablement excitant. Depuis ce baiser volé, quand il lui avait apporté une chevalière fraîchement dérobée à l’un des plus grands musées de New-York, à plusieurs reprises le voleur et l’inspecteur s’étaient croisés. Par hasard ou non, d’ailleurs. Petit plaisir coupable, Stephen avait placé divers sorts de localisation et autres bidules ésotériques sur l’homme de ses pensées, et parfois prenait la peine de s’arrêter pour l’observer vivre. Il l’espionnait, oui, si vous voulez faire plus simple. Mais lui préférait se dire qu’il s’assurait qu’on lui faisait aucun mal. A plusieurs reprises il avait vu une femme tourner autour de Tommy, ce qui l’avait d’abord inquiété… Avant qu’un petit tour rapide dans l’esprit de l’homme de loi ne le rassure définitivement. Ce dernier était tout ce qu’il y a de plus gay, donc cette allumeuse pouvait toujours se déhancher en tailleur mini jupe devant lui, ça ne donnerait jamais rien. Ou alors pas ce qu’elle espérait.

Soudain, Stephen se figea. Planté en plein milieu du trottoir, il ne faisait même pas attention aux protestations outrées et agacées des passants qui devaient le contourner pour ne pas le percuter. L’une de ses alarmes mystiques venait de se déclencher. Ce n’était pas l’une des siennes, mais l’une de celles qu’il avait placées sur Tommy. Sans même se soucier d’une quelconque discrétion, il se téléporta directement pour le rejoindre.

Le forcené armé d’un revolver qui tenait en joue Tommy ne savait manifestement plus ce qu’il se passait, ni même peut-être où il se trouvait. Entre lui en l’inspecteur de police, il y a environ deux secondes, il n’y avait rien d’autres que deux ou trois mètres d’espace vide. Et là, surgi de nulle part, un homme à la coupe de cheveux plus qu’étrange lui avait arraché son arme des mains puis jeté contre le mur de la ruelle, avant de le plaquer contre les briques usées par les intempéries pour mieux lui asséner d’une voix froide des paroles qu’il n’était pas près d’oublier de sitôt.

« Ecoute-moi attentivement, parasite, parce que je déteste avoir à me répéter. Je suis le seul à pouvoir le menacer, tu m’entends ? Que ce soit sérieusement ou non, j’estime être le seul à avoir ce droit. Tu viens de piétiner allègrement les plates-bandes d’un sorcier qui n’a que peu de patience avec les ahuris dans ton genre. Mais je suis dans un bon jour, bien que ça semble être la journée des cons. Cependant, si jamais tu recommences… Sache qu’il y a pire que la mort. Bien pire… » Sur ces bonnes paroles, Stephen assomma le délinquant tétanisé par la peur, attira à lui les menottes de Tommy d’un petit coup de télékinésie pour immobiliser le type en bonne et due forme, puis s’approcha enfin du mutant.
Ce dernier paraissait encore un peu désarçonné par la scène qui venait de se dérouler juste sous son nez, d’où un certain manque de réaction.
Le sorcier en profita pour remettre doucement l’une de ses mèches en place, ses doigts s’égarant sur sa joue pour l’effleurer d’une caresse, tandis qu’il le détaillait d’un regard parfaitement énamouré. Les joues de Tommy s’empourprèrent, et bien qu’il savait qu’il aurait dû en profiter pour au moins essayer de lui passer les fers aux poignets, il ne parvint pas à s’y résoudre. Ses yeux perdus dans ceux du hors la loi qui lui faisait face, c’était comme s’il se trouvait pris dans les filets d’un sortilège. Même s’il n’en était absolument rien, et sans savoir pourquoi, il en était persuadé. Tout doucement, leurs visages se rapprochèrent, jusqu’à ce que leurs lèvres se frôlent à peine. Un frisson les parcourut tout deux. Cédant à la tentation, Tommy avança un peu plus pour venir chercher un baiser plus franc… Que Stephen refusa en reculant la tête, un sourire espiègle déridant les traits de son visage.

« Oh, ne faites pas cette mine de chien battu… La précipitation n’amène jamais rien de bon, vous le savez. Tâchons d’attendre le moment parfait, il viendra bien assez tôt, je n’en doute pas un seul instant. Soyez sage, je dois déjà m’envoler. »

Sans lui laisser le temps de répliquer quoi que ce soit, le voleur patenté gratifia Tommy d’une dernière caresse sur la joue, ses doigts dérivant sous sa mâchoire et son menton, avant de disparaître en un clin d’œil, vers Dieu seul sait où.

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Llewella Scarmander

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MessageSujet: Re: ❖ Life is made of coincidences   ❖ Life is made of coincidences Icon_minitimeJeu 19 Jan - 18:33




Life is made of coincidences

...

  La situation avait quelque chose de… Déroutant. Et le mot était faible. Une nouvelle quinte de toux contraint Tommy à laisser de côté ses doutes. Pour le moment, seulement. Il ne comprenait pas vraiment comment il avait pu en arriver, mais en tout cas… Le mutant n’en regrettait pas le moindre instant. Confortablement installé dans son lit, on l’avait soigneusement recouvert d’une épaisse couette, mais également d’une grande cape d’un rouge profond, qui était d’ailleurs bien plus chaude qu’on aurait pu le croire au premier abord. Sur la table de chevet, à sa droite, un bol vide attendait sagement qu’on le débarrasse. La soupe qu’il contenait il y a une heure environ avait tant bien que mal fini dans l’estomac du pauvre malade. Tommy jeta un coup d’œil à la porte, sur la gauche. Il rêvait d’un bon bain chaud, mais la fièvre lui donnait l’impression d’avoir un corps de plomb. Difficile de faire le moindre mouvement dans ces conditions. Un profond soupir passa les lèvres de l’inspecteur. Là, il aurait difficilement pu se sentir plus inutile et même ridicule.

Alors qu’il se faisait cette réflexion, un mouvement d’air accompagné du bruit mat de tissus qui frottent les uns contre les autres le tira de ses rêvasseries. Un léger sourire étira les traits fatigués de son visage, quand ses yeux se posèrent sur la silhouette du sorcier qui venait de faire irruption tout en douceur dans sa chambre. Enfin, qui venait d’y revenir, en fait. Celui-ci tira un flacon de la forme d’une larme des profondeurs de sa poche, avant de s’asseoir sur le bord du matelas pour en faire avaler quelques gouttes à Tommy… Qui recula la tête avec une moue grincheuse.

« Il y a quoi, là-dedans ?
- Pas du poison, si c’est ce qui t’inquiète. C’est un mélange de plusieurs herbes thérapeutiques et médicinales reconnues depuis des siècles, que j’ai quelque peu amélioré avec une touche de magie. Rien de dangereux, ça fera tomber la fièvre en une petite heure, et tu devrais aller mieux.
- Un aspirine ça ferait pareil… bougonna le mutant en planquant la partie inférieure de son visage sous la cape. Il ne voudrait pas l’admettre devant le propriétaire de l’objet en question, mais il adorait ce morceau de tissu, et pas seulement parce qu’il était imprégné de l’odeur de Stephen.
- Ne fais pas l’enfant, Tommy. Si tu veux retourner travailler demain pour essayer d’enfin me mettre le grappin dessus et défendre la veuve et l’orphelin, il faut que tu sois totalement remis sur pieds. Sinon je t’attache à ton lit. »

Mollement, Tommy extirpa un bras de son cocon de chaleur pour attraper aussi fermement qu’il en était capable le poignet du sorcier. L’air déterminé du policier rendait la situation encore plus cocasse, mais ce n’est pas de cet œil-là que Stephen voyait les choses. Au lieu d’éclater de rire, il se pencha pour déposer un baiser à peine effleuré sur les lèvres de son patient.

« Tu m’as déjà attrapé, c’est ça ? Sauf que non, sitôt que tu seras remis, je m’envolerai.
- Tu sais que tu es un sadique, quand même…
- Paraît-il, oui. Pouffa le sorcier en ouvrant à nouveau la fiole, l’approchant de la bouche de Tommy. Allez, avales ça. Tu auras une belle récompense en retour, et promis je ne l’aurais pas volée. »

Bien que le mutant eut quelques difficultés à croire ces dernières paroles, il consentit à prendre les quelques gouttes de mixture que lui tendait son aimable médecin de chevet. Le goût n’avait rien de vraiment transcendant, mais la texture était assez désagréable… Heureusement qu’il ne s’agissait que d’infime quantité.
Un sourire satisfait aux lèvres, Stephen referma le flacon et le déposa soigneusement sur la tablette voisine. Puis il porta une main sur la joue de Tommy, la lui caressant du pouce, avant de finalement venir l’embrasser tendrement, pendant deux bonnes longues minutes. Deux minutes durant lesquelles le monde s’effaça pour l’inspecteur, qui ne put que fermer les yeux pour en profiter autant qu’il serait possible. Si c’était comme ça à chaque fois qu’il serait malade, Tommy allait sérieusement envisager de se mettre à danser à moitié nu sous la pluie les jours d’orage.


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Airanwyn Farulf




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MessageSujet: Re: ❖ Life is made of coincidences   ❖ Life is made of coincidences Icon_minitimeVen 10 Fév - 1:05




Life is made of coincidences

...

  Aujourd’hui, c’était jour de détente pour l’inspecteur de police Summerfield. Armé de son plus fidèle appareil photo, il s’était levé tôt, avait pris une bonne douche suivi d’un petit déjeuner relativement copieux, pour ensuite filer vers l’aquarium le plus proche. La faune sous-marine était une véritable passion pour lui, ce qui semblait parfaitement logique quand on savait qu’il était un mutant possédant un gène assez particulier. Quand d’autres manipulaient la glace ou le feu, étaient télépathes ou bien communiquaient avec les machines, Tommy, lui… Etait on ne peut plus proche d’une sirène. Sa mutation lui donnait également d’autres dons tout aussi amusants, comme maîtriser vaguement l’eau, ou bien communiquer avec les créatures marines. Très pratique quand il avait besoin de belles photos, même si sa nature profondément douce lui faisait plus souvent patienter sagement de trouver la position idéale plutôt que de demander aux animaux de prendre la pose.
C’est donc tout guilleret que Tommy présenta son abonnement à l’année à la guichetière, qui le reconnut immédiatement et avec laquelle il discuta l’espace de cinq minutes, avant d’entrer dans la première section, celle des poissons du grand large. A l’instant même où l’inspecteur avait posé les pieds au milieu des aquariums gigantesques, ses yeux s’étaient littéralement illuminés, comme habités par une infinité de petites étincelles, traduisant une joie profonde. Il ne se sentait jamais autant à sa place que dans ce genre d’endroit. Bon, nager au milieu de toutes ces créatures serait encore mieux, mais pas question de le faire durant les horaires d’ouverture… Pas question de le faire tout court, même.

Tout à son enthousiasme, le mutant était à mille lieues de se douter qu’une paire de prunelles aguerries l’observaient, en retrait. Caché au milieu de la foule des piétons puis des visiteurs, Stephen avait manifestement décidé que ce serait amusant de suivre son flirt plutôt que de vaquer à ses occupations. Comportement un peu flippant ? Certes. Mais il assumait parfaitement. Après tout, c’était l’univers qui lui avait collé une âme sœur sur le dos, qu’il se démerde avec ça, maintenant !
Un léger sourire flottait sur les lèvres du sorcier, alors qu’il observait attentivement l’autre homme parcourir les différents aquariums qu’il devait pourtant connaître par cœur à présent. Ce qui ne l’empêchait pas de s’attarder devant chacun d’entre eux, même ceux qui n’attiraient pas grand monde, pour y prendre une multitude de clichés à chaque fois. Stephen admirait sa patience, et aussi la passion qu’il était capable d’y mettre. En fait, ça ne l’en rendait que plus attirant encore, à ses yeux.

Ce n’est qu’après deux bonnes heures que le voleur patenté orchestra une rencontre « fortuite » entre eux, au détour d’un immense aquarium circulaire autour duquel les visiteurs pouvaient librement circuler. Ils manquèrent de peu de se rentrer dedans.

« Oh, excusez-mo… Stephen ?
- Tiens, bonjour, Tommy ! Je ne savais pas que tu aimais venir ici, quel drôle de hasard. Lança le sorcier d’un air parfaitement innocent, sans rien laisser transparaître, si ce n’était peut-être un infime sourire espiègle qui retroussait à peine le coin de ses lèvres.
- Je ne pensais pas que tu serais le genre à aimer ce genre d’endroit… A moins que tu ne veuilles voler quelque chose, peut-être ?
- Et qu’est-ce que je pourrais voler, au juste ? Un poisson clown ? »

Alors que le sorcier partait d’un rire franc, Tommy se sentit soudainement bête d’avoir posé cette question. C’est vrai, il n’y avait rien à dérober par ici. Pourtant, il avait du mal à croire qu’il serait ici, à ce moment exact, par pur hasard. Non, il y avait anguille sous roche, c’était certain. Mais d’un autre côté… Ce n’était pas comme si ça lui déplaisait non plus, de voir Stephen aujourd’hui. Et puis bon, c’était son jour de congé. On n’arrête personne les jours de congé, n’est-ce pas ? Au pire, il dirait qu’il n’avait rien vu ou rien remarqué. Voilà tout.

« Je viens ici parce que je trouve l’ambiance apaisante, à vrai dire. » Et à sa décharge, il ne mentait pas. « Tu sais… J’ai toujours rêvé de nager au milieu de ces aquariums. Mais seul ce ne serait pas amusant… » Okay, là il n’y a rien à dire pour sa défense. Stephen avait choisi chaque mot soigneusement, et bien sûr, il s’était permis un petit passage dans la psyché de Tommy pour voir ce qui pourrait lui faire plaisir. Sale bête, va.
Le mutant tiqua légèrement. Comment était-ce possible que le sorcier parle exactement de ça, alors qu’il y pensait en entrer justement dans l’aquarium ? Allons bon, il n’avait tout de même pas osé faire un tour dans ses pensées… Si ? Cette seule supposition suffisait à lui coller des frissons. Ce genre d’intrusion avait quelque chose d’assez perturbant ! Cependant, il décida de ne pas relever, se persuadant qu’il devait sûrement voir le mal partout et qu’au fond, tout ceci n’était qu’une fascinante coïncidence.

« Ah oui ? C’est amusant, parce que j’adorerais aussi nager avec ces poissons. Ca doit être tellement beau…
- Eh… On pourrait le faire.
- Quoi ?
- On pourrait le faire. Cette nuit, je nous fais entrer ici en toute discrétion, et on pique une tête avec eux. Dans le bassin que tu veux. Mais évite les requins quand même, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée ça. Pouffa le sorcier.
- Stephen… Tu me pousses à enfreindre la loi, là. Déjà que je ne devrais pas discuter calmement avec toi et juste essayer de te passer les menottes pour t’emmener au poste de police… !
- Ah mais je t’ai déjà dit que je n’avais rien contre les menottes, moi. »

Tommy sentit ses joues s’empourprer bien plus qu’il n’aurait voulu, et baissa les yeux par réflexe. L’occasion était trop belle pour la louper. Stephen saisit doucement le menton du policier pour lui faire relever la tête, et frôla ses lèvres des siennes, avec un sourire.

« Je passerai te chercher vers 23h ou minuit, tiens toi prêt. Et je ne tolérerai aucun refus. »

Notre mutant, un peu déboussolé, aurait bien voulu avoir l’occasion de protester, mais… A peine leur visage séparés que le voleur s’était déjà envolé.

-888-

Stephen fut ponctuel. Et sans trop comprendre pourquoi il se laissait embarquer dans cette affaire, Tommy se retrouvait à présent les pieds au bord de l’un des plus grands bassins de l’aquarium. Tout ceci avait un goût d’interdit étonnamment délicieux, tant et si bien qu’il pensait comprendre pourquoi le sorcier était devenu qu’il était. Cette petite décharge d’adrénaline, ce sentiment d’excitation presque enfantine, tout ça se mélangeait et le rendait confus. Ses pensées se bousculaient dans son esprit. Ses pieds ne touchèrent à nouveau terre que lorsqu’il sentit les bras de Stephen se glisser autour de sa taille, ce dernier l’enlaçant dans son dos pour venir déposer une série de légers baisers en remontant le long de son cou, venant finalement lui murmurer dans le creux de l’oreille :

« Cette nuit tu peux faire tout ce dont tu as toujours rêvé dans cet aquarium, alors profites en… »

Des frissons tout le long de la colonne vertébrale, les mots du voleur agirent comme un genre d’électrochoc chez Tommy. Ni une ni deux, le mutant entreprit de retirer les vêtements qui le gênaient, et plongea tête la première dans l’eau, où son apparence changea pour prendre celle d’une élégante sirène. Le sourire de Stephen s’élargit tandis qu’il s’asseyait sur le bord du bassin, laissant ses pieds tremper. Au milieu des poissons multicolores de la barrière de corail, l’inspecteur apparaissait clairement dans son élément. Il irradiait de bonheur, presque littéralement. Curieux, de petits poissons chirurgiens et perroquets venaient l’observer de plus près, les téméraires allant jusqu’à goûter sa peau pour tenter de savoir à quoi ils avaient affaire. Une seiche, un peu moins courageuse, fuit en lâchant un nuage d’encre. Tommy s’en amusa, bien qu’il aurait aimé copiner avec le céphalopode.
Puis soudain Stephen finit la tête sous l’eau, sans trop comprendre comment c’était arrivé. Avant qu’il n’ait le temps d’analyser calmement la situation, il sentit des mains se poser sur ses joues, puis des lèvres venir l’embrasser avec passion. Oubliant qu’il se trouvait sous la surface et au milieu de poissons, le sorcier esquissa un sourire et lui rendit le baiser avec la même ardeur, accrochant fermement ses bras à la taille de Tommy. Et tant pis s’il risquait de s’y noyer.


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