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Mes idées, mes divagations, mes lubies, mes rêveries... Et mes débordements.
 
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 Erosh l'Ancien

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Llewella Scarmander

Llewella Scarmander


Messages : 15
Date d'inscription : 25/11/2015

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MessageSujet: Erosh l'Ancien   Erosh l'Ancien Icon_minitimeMar 5 Juil - 23:28

<br /><br /><center><div class="fondtome"><br><div class="sayhi"><img src="https://33.media.tumblr.com/8367546099c21fadd9b89fcb350feee5/tumblr_n1r8a9XFau1snydeqo1_500.gif" class="gifme" /><div class="yousay">Feat. Célébrité ; Crédit</div></div><div class="pseudopvs2">Erosh l'Ancien</div><br /><br /><br /><br /><br /><div class="quest">Qui êtes-vous ?</div><br /><div class="talife"><table><td><img src="https://2img.net/r/hpimg11/pics/863275SMA.png" class="tatronche"/></td><td height="100"><div style="height:100px; overflow: auto; padding-right:5px;"><pc>▲ Race :</pc> Warg - Légendaires
<pc>▲ Alignement :</pc> Neutre
<pc>▲ Emploi :</pc> Mercenaire
<pc>▲ Royaume :</pc> Harlindon, mais la meute est originaire de Carn Dûm, dans l'ancien royaume d'Angmar
<pc>▲ Âge :</pc> 26 ans
<pc>▲ Orientation sexuelle : </pc> Attiré par les femelles de sa race
<pc>▲Statut : </pc>Veuf
<pc>▲ Arme :</pc> Crocs et griffes
<pc>▲Niveau:</pc> Moyen ++</div></td></table><br /></div><br /><table><tbody><tr><td><div class="zp">Les Wargs sont des créatures cruelles, brutales, et profondément mauvaises. Si vous osiez dire ça sous le mufle d'Erosh, ce dernier éclaterait sûrement de rire. En ce qui concerne les deux premiers adjectifs, il ne peut pas nier la vérité. Oui, ils sont nés pour tuer, démembrer, massacrer, tailler en pièces et broyer les os. Est-ce que ça fait d'eux des monstres sans coeur ni âme ? Non, pas pour autant. C'est vrai, ce ne sont pas les êtres les plus tendres de la Terre du Milieu, mais faire le mal n'est pas le but ultime de leur vie. Certes, Erosh a besoin de sa dose régulière de tuerie et de sang, mais au fond, il se moque bien de savoir à qui la chair qu'il déchiquette appartient. Humains ou Orcs, partisans de Sauron ou peuples libres, il s'en fiche.
En bon chef de meute, il sait faire preuve de sang-froid et d'intelligence, que ce soit lors des attaques qu'il choisit de mener, ou bien dans leur vie quotidienne. Il aime se sentir utile pour ses congénères, et ressent un profond besoin de les protéger. Sa loyauté n'a aucune limite, et vient contrebalancer sa soif de sang inextinguible. Erosh a un caractère profondément courageux, bien qu'il n'hésite pas à prendre la fuite si ça devait s'avérer nécessaire pour le bien de la meute. En revanche, on peut pas vraiment dire qu'il soit magnanime. La pitié ? Terme inconnu au bataillon. Si on le trahit, lui ou sa meute -l'un des plus grands crimes qu'on puisse commettre à ses yeux- le vieux Warg entrera dans une colère noire. Une furie de crocs et de griffes s'abattra sur le fautif, jusqu'à ce que ce dernier soit taillé en pièces. Même s'il devait y laisser sa fourrure.
La mort. Un concept assez étrange chez les Wargs. La mort ne les effraie évidemment pas, pas plus que ce n'est un drame pour eux. Erosh a perdu sa compagne, et bon nombre de ses fils et filles, sans que ça le traumatise réellement. Il n'est pas insensible à ses disparitions, non, il évite simplement de faire du sentimentalisme larmoyant malvenu. Selon lui, il rejoindra ses morts quand son heure sera venue, et il n'y aura rien de triste là-dedans. Mourir au combat est même l'un des plus grands honneurs que puisse recevoir un Warg. </div></td><td><div class="zp"><pc>Info 1 ▲ </pc> Erosh est un vieux chef de meute respecté, non seulement grâce à sa force brute qui lui permet d'abattre un cheval de bataille sans grande difficulté, mais également grâce à sa grande intelligence et son esprit stratégique. Ce sont surtout ces dernières qualités qui ont permis à leur meute de gagner nombre de combats par le passé.
<br /><pc>Info 2 ▲</pc> Si la vieillesse apporte la sagesse, malheureusement elle entraîne également un certain nombre de désagréments. Parfois, les articulations du vieux Warg le font souffrir (surtout par temps humide), il lui arrive d'avoir des trous de mémoire ou même des absences, et sa vue n'est plus vraiment ce qu'elle était. Des petits soucis dont il a plus ou moins appris à s'accommoder… Parce qu'il le fallait bien.
<br /><pc>Info 3 ▲</pc> Les écureuils. Affreuses petites créatures aux mains griffues, dents longues et yeux trop humides pour être honnêtes. Erosh ne supporte pas les écureuils. Il en a peur, pour quelque raison obscure, et s'évertue donc à les massacrer allègrement dès qu'il en croise un. Enfin, tant que le rongeur ne réplique pas. Dans ce cas de figure-là, le Warg tourne les talons et s'enfuit.
<br /><pc>Info 4 ▲</pc> Doté d'une grande curiosité et d'une excellente mémoire, il a appris à lire le langage commun, reconnaît vaguement quelques mots de Sindarin, et arrive plutôt bien à déchiffrer le Khûzdul. Il est également capable de s'exprimer en langue commune, mais sa gueule ne lui permet pas d'articuler comme il le voudrait, et il ne peut donc que parler aux Humains, Elfes, Nains et Hobbits que de façon rudimentaire. En revanche, les Istaris, Change-Peaux et évidemment les autres Wargs, sont à-mêmes de comprendre son parler de naissance.
<br /><pc>Info 3 ▲</pc> Erosh voue une profonde aversion, voire même une haine, à tout ce qui est Orc. Leur simple odeur suffit à lui faire retrousser les babines tandis qu'un grondement sourd roule dans les profondeurs de sa gorge. </div></td></tr></tbody></table><br /><div class="quest">Derrière l'écran</div><br /><div class="talife"><table><td><img src="https://2img.net/r/hpimg11/pics/863275SMA.png" class="tatronche" /></td><td height="100"><div style="height:100px; overflow: auto; padding-right:5px;"><pc>▲ Pseudo :</pc> Grimmy
<pc>▲ Age :</pc> 25 ans
<pc>▲ Comment avez vous connu le forum ? :</pc> Je me souviens même plus °^°
<pc>▲ Des remarques ? :</pc> Je vous aime, huhu  :huhu :
<pc>▲ Fréquence de connexion :</pc>:bwah :
<pc>▲ Code secret :</pc> AOOUUUUUH
</div></td></table><br /></div><br /></div></center>



<center><div class="fondtome";>
<div class="quest";>Quelques questions pour vous... </div>
<div class="zonehistoire"><pc>▲ Il y a sept ans, les nains ont repris la montagne, Smaug a ravagé une partie du monde et nains, humains et elfes se sont alliés face à la menace du Mal lors de la bataille des cinq armées...Et vous ? Vous faisiez quoi ? </pc>

Ce qui restait de ma meute et moi nous abritions du reste du monde, là où personne ne serait suffisamment fou pour y poser le pied sans une excellente raison. Nous étions revenus à Carn Dûm, dans le nord. Bien sûr, nous avons eu vent de tout ce qui se passait à l'est, mais… Ca ne nous concernait absolument pas, alors pourquoi y accorder le moindre intérêt ? Les bipèdes ont toujours eu le don de tout compliquer.

<pc>▲ Durant l'intrigue n°2, que faisiez-vous ?</pc>

Hum, laissez-moi réfléchir… Il me semble que c'est durant cette période-là que j'ai laissé le soin à mon bêta de tenir les rênes de la meute pendant que je redescendais vers le sud, pour essayer de trouver quelqu'un qui accepterait d'acheter les services d'un petit clan de Wargs. Le désir de vengeance me rongeait les entrailles plus qu'aujourd'hui encore, et je voulais donc prendre part aux combats. Peu m'importait auprès de quel Humain, Elfe ou Nain, du moment que je pourrais égorger autant d'Orcs que ça me plairait.
<pc> 
▲ Sauron est de retour en Mordor et a quitté sa couverture du nécromancien; le Khand soutenu par certains royaumes d'Harad et du Rhûn a déclaré la guerre au Gondor, tandis que le Rohan et le pays de Dun cherchent une solution à leur conflit éternel : cette géopolitique pessimiste, vous y participez comment ?</pc>

Je dévore et réduis en charpie tout ce qui ne plaît pas à Azgarâth. Et je me contrefiche royalement des éventuelles conséquences politiques. C'est un concept un peu trop compliqué à saisir pour moi, tellement il va à l'encontre de la logique de mon espèce. Entre Wargs, on ne fait pas tant de manières. Si un loup tue un autre loup, c'est qu'il avait une bonne raison de le faire. Si un chef de meute en tue un autre, il récupère ses guerriers, ses femelles et bien souvent tue ses fils et ses filles. A croire que les bipèdes adorent ajouter des lois et des règles là où l'ordre naturel des choses faisait déjà très bien son travail.

<pc> ▲ Quels sont vos objectifs pour les prochaines années, vos rêves et plans pour l'avenir ? </pc>

Oh, je ne suis plus qu'une vieille carcasse. L'avenir n'a jamais été ma plus grande préoccupation, je ne vois pas comment il pourrait le devenir alors que ma vie arrive à son terme. Cependant, même si je ne peux pas nier mon grand âge, je ne suis pas encore fatigué de vivre. Qu'il me reste trois ans, trois semaines ou même trois jours, je n'ai plus que deux seuls buts : protéger et mener ma meute là où le sort leur sera favorable, et écraser le plus d'Orcs possible.
</div>
<div class="quest";>Quelle est votre histoire ?</div>
<div class="zonehistoire">De larges pattes s'enfonçaient à peine dans la neige que la bête foulait depuis des heures déjà. Elle avait quitté la tanière au petit jour, avec une seule idée en tête : chasser quelque chose qu'elle pourrait ramener avec fierté au sein de la meute. La première chasse en solitaire d'un jeune Warg était une tradition que les clans de loups monstrueux du nord observaient avec révérence. Elle prouvait que l'individu était capable de survivre sans l'aide de ses congénères, qu'il pourrait faire face aux caprices de la nature qui l'environnait, et qu'il pourrait subvenir aux besoins de sa compagne, son compagnon, et ses petits. Voilà pourquoi Erosh, du haut de ses deux ans, s'était faufilé en dehors du territoire de ses parents, passant même sous le nez de sa sœur sans qu'elle ne remarque rien. Une femelle grise à la fourrure épaisse, comme lui, et robuste comme leur mère. A eux deux, ils avaient tué le reste de la portée, alors qu'ils étaient âgés de quelques jours seulement. La chair de leurs frères et sœurs les avait aidés à surmonter le blizzard glacial qui hurlait aux oreilles de la meute peu avant leur naissance, et qui continua à les affamer plusieurs semaines encore. Parfois, leur père, le meneur, une bête immense au pelage pratiquement blanc, se risquait à braver cette chape de neige qui chutait sans discontinuer. Il quittait les ruines qui constituaient l'abri du clan, et ne revenait que plusieurs jours plus tard, le plus souvent bredouille. Quand il réussisait à ramener un peu de gibier, tout allait à ses louveteaux et leur mère. Lui pourrait tenir le temps que le ciel se calme.
Alors que ces souvenirs flous et confus revenaient en mémoire au jeune Warg, il espérait pouvoir se montrer digne des chefs de meute exemplaires qu'étaient ses géniteurs. C'est en grimpant au sommet d'une colline qu'il capta finalement l'odeur d'un grand cerf. A en juger par les traces de sabots imprimés dans la neige, c'était une belle bête. La proie parfaite. Enthousiaste, Erosh partit au quart de tour. Il dévala la pente comme s'il était poursuivit par Sauron lui-même, et fit confiance à son odorat pour remonter la piste du cervidé. Néanmoins, après quelques minutes de course effrénée, une fragrance plus inhabituelle vint chatouiller ses narines. Il réduisit donc l'allure, se contentant de trottiner, le museau levé pour mieux sentir le vent. Un frisson d'excitation hérissa le poil de sa colonne vertébrale quand il se rappela à quel genre d'animal appartenait ces effluves. Les Hommes. Ca, c'était une véritable prise digne d'un grand meneur de loups ! Erosh était encore jeune, certes, mais c'était déjà un Warg de belle stature, qui dépassait d'une bonne tête la plupart de ses cousins du sud. A en juger par les odeurs charriées par la légère bise, les Humains n'étaient pas plus de trois, et se trouvaient à quelques lieues d'ici vers l'ouest. Ils avaient des chevaux avec eux, il reconnaissait leur senteur musquée. S'il parvenait à s'approcher sans se faire remarquer, il avait sa chance. Et s'il échouait… C'est qu'il ne méritait pas de survivre, et un autre prendrait sa place.

Une fois suffisamment près du campement des trois bipèdes, au milieu d'une clairière dans un petit bois, Erosh poursuivit son avancée ventre à terre, aussi discrètement que le permettait sa taille. Bien sûr, il avait pris soin d'entamer son approche contre le vent, afin de retarder le moment où les montures se rendraient compte de sa présence, et alerteraient leurs propriétaires en s'agitant. A présent, il pouvait distinctement voir les silhouettes des Hommes se découper contre le rougeoiement des flammes. L'éclat froid d'une lame lui fit silencieusement retrousser les babines. Il devrait agir vite. Encore quelques mètres, et il pourrait frapper. Au dessus de lui, les branches mises à nu par l'hiver grinçaient et s'entrechoquaient parfois, mais il n'y accordait pas davantage qu'un mouvement d'oreille. Ses yeux ne quittaient pas le feu qui dansait presque paresseusement, à moins d'une vingtaine de mètres de son museau. Puis, quand il s'estima suffisamment proche… Il se ramassa sur lui-même et bondit. Erosh s'abattit de toute sa masse sur le premier Homme. Ses os craquèrent et un hurlement de douleur lui échappa. Le second ne réagit pas assez vite pour esquiver les mâchoires du Warg. Elles claquèrent autour de son torse, le broyant avec autant de facilité qu'un chien écrase la carcasse d'un oiseau dans sa gueule. Sa première victime agonisait encore sur le côté, que le loup n'avait déjà plus que d'yeux pour le troisième et dernier Humain valide. Celui-ci se tenait debout, solidement campé sur ses jambes, une grande épée à double tranchant hors de son fourreau. Ils se fixaient en chiens de faïence, la queue du monstre balayant la neige rougie par le sang derrière lui. Ce bipède ne tremblait pas, ne cillait pas. Il n'avait pas peur. Sous son épaisse cape brune, Erosh parvint à distinguer les plaques d'une armure légère. Oh, un guerrier ? Voilà qui promettait un affrontement intéressant. Presque transi par le goût du sang qui envahissait sa gueule, le Warg lâcha le second Homme sans même lui accorder un regard, le laissant lourdement tomber au sol. Subitement, il chargea avec un grondement, tout crocs et griffes dehors. Son adversaire parvint à s'esquiver de justesse, et en profita pour entailler l'épaule de la bête. Erosh jeta un œil à la coupure, incrédule. Comment une créature au corps si fragile avait-elle pu le blesser, lui, un fils de chef de clan ? Blessé dans sa fierté plus que dans sa chair, le loup adressa un hurlement rauque au bipède, qui ne s'en trouva pas impressionné pour si peu.

<>o<>

Les hurlements de la meute de Wargs se répercutaient loin dans les montagnes. La nuit était claire, et le fond de l'air doux. Les loups piétinaient, s'agitaient, museaux levés, saluant le commencement du règne de leur nouveau maître. Âgé de sept ans, Erosh venait de tuer son père, en combat singulier. Une mort noble, pour un vieux chef de clan, qui avait eu la satisfaction de quitter ce monde avec la certitude qu'il avait laissé derrière lui un héritier digne de ce nom, qui saurait mener leur meute. Il portait la tête et la queue hautes, son regard doré passant d'un individu à un autre. Ses yeux accrochèrent ceux de sa mère et de sa sœur. Les deux louves le toisaient avec fierté, ignorant totalement le cadavre exsangue et couvert de plaies multiples du chef déchu, qui gisait aux pattes de son fils. Si la mort de son compagnon ne laissait pas la vieille bête totalement insensible, elle se consolait en sachant qu'au moins, ils avaient réussi à finalement amener à l'âge adulte un Warg comme on en faisait plus, dans les terres du sud. Quant à la sœur d'Erosh, la situation ne pouvait que lui plaire. Valka se trouverait à présent dans le cercle supérieur de la meute, et serait donc libre de choisir le mâle qui lui conviendrait le mieux. Ou même de refuser d'en prendre un, tout simplement. Elle aurait le droit de mener des groupes de chasses ou d'éclaireurs. Et surtout, elle aurait le privilège de participer à l'éducation de ses futurs neveux et nièces, et ainsi de laisser son empreinte dans l'histoire de leur espèce, aussi insignifiante fut-elle.

<>o<>

Tendrement, Erosh passa un coup de langue sur le ventre arrondi de sa compagne, avant de se coucher à son côté. La louve, une bête à peine plus petite que lui à la fourrure ocre foncé à laquelle il manquait un œil, posa sa tête sur le dos du chef de meute avec un soupir d'aise. L'aurore ne viendrait que dans deux ou trois heures à peines, mais il ne se sentait pas l'envie de dormir. Son instinct le poussait à rester éveillé. Amusée, les babines de la femelle s'étirèrent en un léger rictus.

« Tu comptes monter la garde encore longtemps ? Nos petits ne pointeront pas le bout de leur museau avant plusieurs semaines encore. Tu mourras de fatigue avant même de les voir.
- Ne te moque pas de ton chef, Jizara. » Gronda le mâle en faisant claquer ses mâchoires vers les oreilles de sa compagne. Cette dernière eut une réaction qu'on serait en droit d'attendre d'une Warg. Vive comme l'éclair, elle referma la gueule sur celle d'Erosh, lui fermant le clapet fermement. Il resta immobile, presque trop choqué pour réagir, les oreilles dressées. Quand elle le relâcha, après quelques instants, il s'ébroua en maugréant, ce qui fit pouffer Jizara.

« Dehors, tu mènes peut-être notre clan, mais dans notre tanière, c'est moi qui commande. Ne l'oublie pas.
- Je ne risque pas de l'oublier… Carcharoth maudisse ton mauvais caractère, louve !
- C'est ce mauvais caractère qui m'a amenée à devenir ta compagne, tu ne te rappelles pas ?
- Et c'est lui qui t'a fait perdre ton œil.
- Aucune autre louve n'avait le droit de poser les pattes sur toi, c'est tout. Cracha Jizara en levant le museau dans un élan de fierté mal placée. J'y ai peut-être perdu un œil, mais l'impudente qui a osé défier mon autorité y a laissé sa peau, elle. Et tu devrais être heureux, aucune autre ne te donnerait des louveteaux aussi forts que les miens.
- Tu ne doutes de rien…
- C'est bien pour ça que je fais la compagne idéale pour un meneur de meute. »

<>o<>

Soudainement, le poids des années et tout les combats passés paraissaient accabler Erosh. Le Warg se faisait vieux, avec ses dix-huit années d'existence bien remplies. Jizara et lui avaient mis au monde plusieurs portées. A chaque fois, peu de louveteaux avaient survécus, et la plupart étaient partis défier le vaste monde, plus loin au nord, pour conquérir de nouveaux territoires et former leurs propres meutes, parfois certains de leurs frères et sœurs. Bien sûr, certains avaient eu le courage de défier leur père, comme lui l'avait fait dans sa jeunesse. Erosh les avait tués, comme l'exigeait la tradition, sans même se demander si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Après tout, personne ne les avait forcés à agir de la sorte. D'autres, peu, avaient décidé de rester au sein du clan pour y mener une vie moins compliquée que s'ils avaient eu à devenir chef. Au fil des années, Erosh et Jizara, aidés de Valka, étaient parvenus à constituer une meute forte et indépendante, qui ne demandait rien à personne et se suffisait très bien à elle-même.
Aujourd'hui, tout était réduit en poussière. Alors que le vieux Warg foulait le sol carbonisé de ce qui avait été l'antre de sa famille et de ses loups, il sentait une colère sourde monter en lui, du plus profond de ses entrailles, comme un feu se propage dans les herbes sèches un jour d'été. Ce soir-là, il trouva la carcasse méconnaissable de sa compagne étendue sur le flanc, le ventre béant, devant les petits corps brisés des derniers nés du clan. Ses neveux et ses nièces. Une hache en métal noir avait fendu le crâne de Jizara, et s'y trouvait encore. Les babines d'Erosh se retroussèrent tandis qu'un grondement continu roulait depuis le fond de sa gorge, oreilles plaquées sur son cou. Nul besoin de se demander qui était le responsable du massacre de sa meute. La puanteur caractéristique des Orcs envahissait les lieux, se mêlant à celle plus âcre de la mort et de la fumée.

Valka surgit derrière son frère, se précipitant vers les cadavres de ses petits. En vieillissant, son pelage était devenu de plus en plus clair, si bien qu'elle semblait revêtue d'un manteau de lune moucheté de cendre par endroits, là où son jumeau avait conservé un poil plus sombre. La louve poussa doucement les louveteaux de sa truffe, en vain. Ils restaient inertes. Quand elle réalisa ce qu'il se passait, un hurlement de rage et de douleur mêlées lui échappa.
Alerté par le cri de détresse de sa mère, Auron accourut aux côtés de ses deux aînés. Des rares portées que Valka avait accepté de mettre au monde, il était le seul qui avait voulu rester au sein de la meute. C'était un solide Warg de onze ans, à la fourrure noire comme la nuit. Devant le spectacle de ses frères et sœurs aux nuques brisées, il entra dans une colère noire. D'un bond, Erosh l'intercepta avant que son neveu ne fonce remonter la piste des assassins, le plaquant en sol après l'avoir saisi par la peau du cou.

« Laisse-moi, je vais les tailler en pièces !
- Non, tu te ferais tuer. Ne sois pas si bête, Auron. Grogna le vieux loup entre ses mâchoires serrées.
- Ils ont attaqué pendant que nous étions partis, ce sont des lâches !
- Ce sont des Orcs. On va se venger, crois-moi, mais pas tout de suite, pas comme ça. Non, il faut que nous soyons plus malins qu'eux…
- Et tu proposes quoi, mon frère ? Aboya Valka avec véhémence, les crocs découverts. Nos loups ont été abattus comme des animaux, ils ne sont pas morts en bons Wargs ! Ces chiens d'Orcs doivent payer pour ça, ils ont sali notre meute !
- Je t'ai connue plus futée que ça, ma sœur. La colère et la douleur t'aveuglent. Si ces Orcs ont tenté de nous tuer, ce n'est pas par hasard. Ils savaient que nous n'accepterions pas de céder notre liberté pour servir de montures, ni notre territoire. Peut-être qu'ils avaient peur qu'on se retourne contre eux. Qu'on devienne un problème. Alors, c'est exactement ce que nous allons devenir. Une épine dans leur pied. »

Auron lança un regard perplexe à sa mère. Cette dernière ne comprit pas mieux que lui ce que son frère voulait dire par là. Le grand âge lui faisait-il finalement perdre la tête ? La perte de Jizara et de leur clan avait-il finit par le rendre sénile ? Après tout, à leur âge, beaucoup de Wargs n'étaient déjà plus de ce monde. Puis, elle réalisa de quoi il parlait. Lentement, ses babines retombèrent tandis qu'elle redressait la tête, les oreilles pointant vers l'avant.

« Rassemblez les survivants, nous partons vers l'ouest. »

<>o<>

La matinée était déjà bien entamée quand le vieux loup reprit la route, traînant un peu la patte. La pluie des derniers jours faisait souffrir ses articulations, et le rendait grognon. La solitude n'arrangeait en rien son humeur déjà massacrante. Le soleil s'était couché cinq fois depuis qu'il avait quitté ce qui restait de sa meute pour partir à la recherche d'un nouveau contrat. Suite à la tuerie qui les avait poussés à l'errance, Erosh et les siens étaient devenus mercenaires, par la force des choses. Heureusement, au cours de sa longue vie, il avait eu l'occasion d'apprendre à parler dans le langage des Hommes. Enfin, du moins parvenait-il à aboyer quelques mots, de quoi se faire comprendre, ce qui était déjà bien. Certains Humains qui les avaient employés avaient été surpris de la curiosité du vieux Warg (après avoir été terrorisés par la taille de ses crocs et de ses pattes) et davantage pour se prouver qu'ils ne rêvaient pas qu'autre chose, ils avaient accepté de lui montrer comment ils faisaient pour lire. Après deux ou trois ans, Erosh avait fini par assimiler les rouages de cet exercice, et était à présent capable de lire assez bien. Ses précédents accords l'avaient même amené à côtoyer des marchands Nains qu'il avait dû escorter avec sa meute pour traverser des terres sauvages, et ceux-là s'étaient montrés assez enthousiastes à l'idée d'inculquer les bases du Khuzdul à un Warg. Même sur le moment, Erosh savait très bien qu'il avait servi d'attraction durant les nombreux allers retours, mais il avait remisé sa fierté dans un coin, conscient que plus il en saurait, mieux ce serait.

Alors qu'il s'apprêtait à partir vers le sud, le vent lui apporta une odeur qu'il connaissait bien. Les Orcs. Comme un réflexe, le vieux Warg montra les crocs et son pelage se hérissa le long de sa colonne vertébrale. Ni une ni deux, oubliant ses rhumatismes et la faim qui commençait à lui tenailler le ventre, il s'élança. Ses pattes soulevaient des gerbes de boue sur son passage. A mesure qu'il approchait du but, la clameur d'un combat lui parvint. Quelqu'un d'autre affrontait ces putrides créatures ? A en juger les informations que lui donnaient son odorat, des Hommes. Il aurait pu les laisser s'entre-tuer, et éventuellement achever les survivants. Si les Orcs sortaient victorieux, il n'aurait plus qu'à finir le travail, et pourrait se repaître des morts humains. Si c'étaient les autres, ça lui ferait faire un peu d'exercice avant de manger. Il en sortirait gagnant, dans tous les cas. Sans même penser qu'il pourrait y laisser sa peau, le chef de meute se jeta au coeur de la mêlée. D'une patte, il écrasa un Orc alors même qu'il broyait la tête d'un autre entre ses mâchoires. Une ruade suffit à en envoyer voler un autre, qui s'écrasa lourdement à terre pour y être achevé par un soldat en armure. Erosh se ramasse sur lui-même et d'un puissant coup d'épaule déstabilisa quatre monstres, qui trébuchèrent les uns sur les autres. Le loup n'eut plus qu'à s'abattre sur eux pour les déchiqueter. Du coin de l'oeil, il aperçut un fuyard prendre ses jambes à son coup. Il ne lui en laissa pas l'occasion. Ses jambes furent fauchées d'un coup de crocs. Sans lâcher sa proie, Erosh se dressa sur ses pattes arrières pour mieux fracasser le corps de l'Orc au sol, ajoutant ainsi le poids de son corps à la force de son encolure.

Autour de lui, tout était mort. Tout, exceptés trois bipèdes. Deux mâles et une femelle. Le cadavre de sa dernière victime encore coincé dans sa gueule, maculant son pelage de sang noir, Erosh leur adressa un grondement bas et continu, un avertissement. S'ils tentaient de l'approcher, il défendrait chèrement sa vie. Puis les yeux du Warg accrochèrent les parures de l'Humaine. De l'or, des pierres précieuses, des vêtements qui sentaient bons, selon les critères bipèdes. Sa crinière était propre, et son visage avait manifestement été épargné par le soleil. A en juger par le grand bijou qui ceignait sa tête, c'était un chef parmi les siens. Et le plus important, elle tuait des Orcs. Erosh lâcha le macchabée pour aboyer à l'attention de la femme.

« Ma meute tue, bons chasseurs. Peut combattre pour toi, chef de clan. »

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